Emmanuel Lepage a été touché par la tragédie en 1986 lorsque la centrale nucléaire explose à Tchernobyl. Presque deux décennies plus tard, on lui propose de faire parti du village d'artistes qui investit Tchernobyl pour parler de la tragédie et savoir ce qui s'y passe. Malgré la peur d'être irradié, il rentre dans le convoi et se retrouve happé par le printemps et la nature qui reprennent leurs droits dans les plaines irradiées et sans vie...
Lorsque j'ai choisi cette bande-dessinée, je pensais lire une aventure avec un héros de base qui s'en va à Tchernobyl où il vit de multiples découvertes. Au final, on se retrouve dans une autobiographie où Emmanuel Lepage nous livre son parcours vers ce village irradié.
On y découvre ses craintes, ses idées et ses stéréotypes sur ce qui vit ou non là-bas. Et puis on l'accompagne. Au début, il porte son masque et il n'ose pas dessiner, sa main étant bloquée puis au fur et à mesure, il voit la nature, la vie et les hommes qui ont repris leur place malgré les couleurs fluorescentes. Il voit que certains endroits sont restés ou redevenus propres grâce à la pluie et que certains sous-bois font exploser les aiguilles du radar radioactif.
Emmanuel Lepage nous livre une magnifique bande-dessinée. On se rend vite compte qu'il sait de quoi il parle autant au niveau de la catastrophe, que la politique ou des lieux traversés. Le thème est dur et finalement très poétique. Les personnages sont très humains et leurs peurs sont réelles. Les planches sont magnifiques et poignantes de vérité et on sent l'auteur dans un réel questionnement, émerveillement et on aime se déplacer dans les hautes herbes irradiées avec lui en le voyant presque faire la sieste dans un lieu hautement dangereux en oubliant, comme les habitants, la réalité du monde et vivant comme nous...
Une vraiment belle bande-dessinée autant dans le dessin que dans l'histoire. Bravo !!
Qu'est-ce que ça a l'air bien... :) En tout cas les dessins ont l'air beaux ;)
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