13 juil. 2015

Mille soleils splendides de Khaled Hosseini



En Afghanistan, une jeune femme, Mariam, est née d'un adultère. Son père a trois femmes mais nana n'est pas mariée avec lui et Mariam sera toujours celle qu'il ne faut pas montrer. Pourtant, quand il vient de temps en temps la voir, elle le voit comme son bienfaiteur. Nana la prévient mais elle n'y croit pas. Atteignant l'âge de s'évader, elle le rejoint dans Kaboul mais le déshonneur de son père ne la laisse que sur le trottoir. Déçue, elle rentre dans sa Kolba où elle trouve nana pendue à un arbre. Désormais, son père prend son destin en main, elle n'a pas le choix, elle sera mariée de force. Mais sa vie va radicalement changer car son nouveau mari lui demande de porter Burka, mettre au monde un fils et de se taire... 

Un drame superbement écrit. Même s'il est stipulé qu'il s'agit d'un récit et que les ressemblances sont fortuites, on ne peut imaginer que l'auteur ne raconte que des faits réels.

Ce roman s'articule sur Mariam. On entre dans le roman par sa jeunesse qui pourrait sembler triste et compliquée mais Nana, sa mère, rend les évidences de la vie très concrètes pour protéger Mariam. Celle-ci ne peut comprendre le message et passera à côté d'une vie qui aurait pu lui être favorable. 
Au-delà du deuil, elle est mariée de force à un homme qui la répugne. Ce roman nous entraîne dans le réalisme de la religion avec la place des femmes dans ce pays sanguinaire où la guerre est omniprésente. 
Alors que son nouveau mari en fait une princesse en burka, le destin l'empêche de le rendre heureux en mettant au monde des enfants morts nés et son mari va devenir violent, très violent. 

Comme la polygamie est autorisée dans ce pays, il va se retourner sur une autre femme pour lui faire des enfants et Mariam devient son souffre-douleur... Dans la douleur, la jalousie et l'incompréhension, elle va relever la tête.

Ce roman s'inscrit dans des sentiments très profonds où la guerre, la religion, les obligations sont des entraves à la liberté. Loin de penser à mal, nos personnages se complaisent dans ce que le pays et les dirigeants mettent en place. L'homme est tout-puissant et malgré la famine, la perte d'emploi et l'incapacité à s'en sortir, il reste le patriarche et peut faire ce que la volonté lui permet sous son toit au point de presque tuer s'il le souhaite. Ses femmes sont ses possessions et elles-même n'ont aucun droit sur leur personne, pas même de le quitter. 

J'ai vraiment dévoré et adoré ce livre. Loin des facilités d'écriture, on plonge en immersion dans un monde que nous croyons connaître mais peu finalement. Les tableaux que peint Khaled Hosseini sont beaux, tristes et détestables à la fois. Quand l'autre héroïne se promène en dehors de Kaboul, on pourrait presque voir les champs et les paysages que l'auteur nous dessine puis quand nous entrons dans la terreur et le cauchemar de chacune, on ne peut que se mordre les doigts de peur.

Un vrai bon roman criant de vérité et de réalisme, où le destin croisé de nos deux héroïnes est juste terrible à lire. J'ai apprécié la manière de raconter et l'ambiance imposée avec des tranches de rêves ou de rencontres fortuites qui aèrent le roman.
Un vrai bon roman à lire et j'ai hâte de découvrir d'autres livres de Khaled Hosseini.

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